jeudi 31 janvier 2013

NAKHON PATHON

10 au 12 décembre 2012 : retour au temple

"Il a gravé son intention sur la confiance d'un esprit.
Lui est reparti marqué à vie". Luang Fuang





La région de Bangkok est riche et mérite bien des visites comme Nakhon Pathom où l'on peut se rendre en bus local. Une heure de route et il est là... le plus grand stupa du monde dit-on !
Province de Nakhon Phaton

Itinéraire Bangkok- Nakhon Pathon - Pathon Chai

La plupart des voyageurs ne font que passer à Nakhon Pathom, un peu en coup de vent ou dans le cadre d'une excursion à la journée. 
Avec notre rythme molo molo et notre curiosité de passer un peu de temps pour découvrir ce lieu hautement sacré pour les thaïs, on décide de dormir dans THE hôtel de la ville (le seul ?). 



Le bus nous dépose devant ce grand établissement très vintage qui ressemble à celui de la ville de Tak : une grande chambre avec un air d'antan, en témoigne le pot de chambre posé à côté des canapés en cuir sur moquette verte et le magnifique téléphone rouge. 

Hotel à Nakhon Pathon


Retro...


Depuis le toit de l'hotel



Du toit de l'hôtel, derrière l'enseigne lumineuse, on peut voir la ville nuit et jour, et surtout le stupa qui trône en face. Le murmure du chant des moines s'échappe du temple et envahi la ville.

Le temps de manger une petite soupe aux nouilles et au poulet avec pousses de sojas et de boire l'éternel thé glacé dans la rue... 
Entre les thaïs des stands ambulants et nous... c'est tout un roman. On lance toujours nos quelques mots hésitants de thaïs et quand ça ne marche pas, nous voilà mimant le poulet, le piment, la nouille... 

Roulotte à soupe



Roulotte à brochettes




Le monument est imposant... perché en haut de grands escaliers sur laquelle déferle une vague de robes oranges, signe qu'une cérémonie vient de se termine. 








Cette colline, ce stupa imposant nous évoque... la mosquée de Delhi dans un autre genre.

Tout autour du stupa, de grands arbres sacrés, des grottes sacrées, des autels hindouistes et chinois, de magnifiques dorures sur fond noir, des alignements de bols d'offrandes à perte de vue... et surtout de nombreuses statues de Bouddhas dont les mains adoptent toutes sortes de positions codifiées et symboliques (les mudras) représentant la bienveillance, la protection, l'argumentation...


Pourtant, l'enseignement originel du Bouddha excluait formellement toute idolâtrie qui serait advenue par la dévotion à des images le représentant... 
On peut simplement considérer ces statues comme des représentations symboliques, propices à la méditation et rappelant continuellement les qualités humaines à faire grandir en soi. 

Certaines statues semblent presque prêtent à parler, ou tout au moins, nous regardent où qu'on soit... façon la Joconde.






Bols d'offrandes




On s'assoie en haut des escaliers là où les pèlerins viennent se recueillir. La nuit tombe et le stupa se transforme en sapin de Noël lumineux... pour nous rappeler sans doute que le retour en France rimera avec fêtes de fin d'année !



Au pied du temple, de part et d'autre, on retrouve l'ambiance festive des marchés thaïlandais... haaaa qu'est-ce que ça va nous manquer une fois rentrés ! Même si c'est purement commercial et capitaliste, on ne se lasse pas de ces petites stands de bricoles chinoises, de vêtements trop petits pour nous, de régalade de brochettes et riz gluant, de bizarre desserts gluants, de la musique trop forte, des enseignes lumineuses...








 
Et pourtant, ce marché est particulièrement fatiguant : il est couvert et très étroit mais tout e monde se déplace en deux roues donc : ça pue, c'est bruyant, c'est trop plein, trop tout mais on addoore. On est juste content d'en sortir et d'aller s'assoier sur le toit de l'hotel pour voir tout ça de loin ! 

Dans le marché, des moines se sont égarés et semblent tout autant soumis à la tentation. 

Jeunes moines pas insensibles aux tentations de la société de consommation

Un super dessert...



Le lendemain, on prend le bus direction Pathon Chai Si pour visiter le Wat Ban Phra...

Après quelques erreurs de bus, avoir traversé la dangereuse voie rapide à pied, on trouve notre chemin...déterminés à dénicher ce temple à une cinquantaine de kilomètres de Bangkok.
Une grande cour nous attend, avec son immense statue d'un moine goguenard.

Il s'agit de Luang Por Phern, le maitre des lieux dont cette statue a été érigée à sa mort en 2004. Ce moine légendaire était considéré comme un Dieu vivant et vénéré notamment pour sa maîtrise de la magie blanche (et de son sourire).
Le temple est immense et comprend de nombreux bâtiments. 

Luang Por Phern


Wat Ban Phra


Wat Ban Phra

Wat Ban Phra

 

Une drôle d'atmosphère règne ici, très forte, qui vous remue. Nous approchons du temple. De nombreuses personnes sont assises et semblent faire la queue...Des statues de Bouddhas et d'illustres moines du temple, tableaux, encens, offrandes...

Dans l'ombre, on devine un homme... un moine célèbre appelé Luang Pi Nunn... qui tatoue un homme.



En attente dans le temple pour se faire tatouer


Luang Pi Nunn
Hé oui, dans les temples, les deux activités que sont le massage et le tatouage sont très fréquentes, ce qui peut sembler dissonant dans nos esprits d'étrangers.

Dans les temples au Cambodge, au Laos, à Singapore, en Malaysie, en Indonésie, au sud du Vietnam, mais surtout en Thaïlande, il existe des moines "tatoueurs" qui soignent, protègent, bénissent les hommes, femmes qui frappent à la porte d'un monde méconnu pour les occidentaux, la porte de la magie des Wicha, des tatoueurs de l'ésotérisme bouddhique.



Le tatouage appelé Sak Yant est considéré comme magique. C'est un motif géométrique fait à partir d'images de Bouddha, Bodhisattvas, Lotus, temples ou autres symboles bouddhistes supposé attirer selon les cas la chance, la richesse, la protection, la bénédiction, repousser les mauvais esprits ou promettant l'invisibilité !

Un viel homme, deux jeunes, une femme et même une ladyboy attendent leur tour... un homme s'avance vers le moine, le salue, s'assoie à ses côtés. Le temps d'une respiration, d'un petit tampon encreur appliqué sur la peau et le tatouage a déjà commencé... piqué avec une baguette d'acier.
Avec dextérité, le moine dirige l'aiguille et effectue des pressions pénétrant la peau deux à trois fois par seconde. Il est extrêmement concentré et on le devine récitant quelques sutras (mots sacrés) pendant l'ouvrage afin que la protection soit effective. Quelques minutes et c'est terminé, le moine met fin à la séance en soufflant sur le fidèle. 
Le tatoué découvre alors son amulette tracée sur la peau à l'encre noir ou en transparence avec de l'huile de sésame. Il devra respecter un certain nombre de règles toute sa vie en échange de cette protection. 

Vous avez pu comprendre combien la superstition fait partie du quotidien en Thaïlande. Vous imaginez donc l'importance des tatouages et la valeur qu'on leur confère selon la renommée du tatoueur. 

La Sak Yant sont par ailleurs très en vogue depuis qu'Angelina Joli s'est faite tatouée ! Certains occidentaux se font tatouer sans trop connaitre la signification du symbole, ne lui accordant qu'une valeur esthétique.









Toutes ces émotions nous ont donné faim et on part pour le marché flottant de
Il ne s'agit pas du très connnu Damnoen Saduak mais d'un autre marché entièrement construit sur l'eau et au plafond parfois très bas avec poutres apparentes (Louis en fait les frais).  








 On y trouve des stands de nourriture (on est tombé dans les petits gâteaux à pâte la de soja), mais également des vues magnifiques sur la rivière et ses barques au coucher du soleil...



Gateaux au soja




Barque du marché flottant




Maison flottante




Marché flottant





 A très bientôt pour la suite et dernière étape / Bangkok, on vous parlera notamment des massages dans les temples cette fois-ci !