jeudi 29 novembre 2012

VENTIANE

17 au 20 Novembre 2012 : des baguettes (chinoises) à la baguette (française)

''Visualisez les Champs Elysées avec un style asiatique
Ou des rues chinoises avec un style français et vous verrez Vientiane: les portes de la lune''. Luan Fa-rang



On quitte Luang Prabang, d'abord direction Hong Pong...quelque part sur la carte du Laos...au dessus de Ventiane.

Les villages des montagnes bordent la route et on s'attache déjà à ces petits lieux de vie simplissimes. Pourtant, on ne fait que passer dans un bus VIP de deux étages climatisés qui tanguent sur la route sinueuse. Le bus est rempli de touristes et on a l'impression d'être dans un groupe organisé. Bref autour de nous, du vert, du vert, du vert et... du blanc.

Un ange gardien semble nous entendre : arrivés dans une bourgade, le conducteur nous annonce qu'on doit changer de bus. Pas tout le monde, non. Juste nous. C'est sans doute patce que tous les autres passagers vont à Viang Vieng, un autre ghetto à touristes auquel on tente d'échapper.

Le bus qui nous attend est franchement différent : pare brise cassé, bancs en bois, c'est un tortillard qui dessert tous les villages locaux. On sait qu'on s'est fait arnaquer puisqu'on a payé le prix du bus VIP et on n'a pas eu le repas auquel on avait droit mais.... On est super heureux dans notre petit bus, l'air dans le visage, qui nous laisse le temps d'échanger quelques mots avec les passagers laotiens et de regarder le paysage !

Bus pas VIP


Et quel paysage... on a rarement vu si beau : des montagnes de verdures à perte de vue évoquant une baie d'Along terrestre...

Sur la route de ViangVien


Le conducteur est un vrai fongio au style de conduite à l'indienne : il ne rétrograde pas, il claxonne. Il ne respire pas, il crache par la fenêtre et boit un coup (d'eau,sûrement). ll prend un malin plaisir à frôler les deux roues qui peinent sur LA route 13 du Laos. Et tout à coup, le bus s'arrêtent les passagers achètent de la viande fraîche de gibier. Et nous voilà repartis, 35C, le bus plein de bidoche.

Après 10h de bus, on se rend compte que Hong Pong est la banlieue de Ventiane et qu'il aurait mieux valu descendre avant, quand on traverserait des villages comme Kasi dans des décors de rêve. Donc on decide de tirer jusqu'à Ventiane où on arrive littéralement morts, déshydratés, affamés, mais le sourire collé à l'idée de découvrir cette capitale qui semble hétéroclite.

Et c'est le cas, ici on croise des laotiens (ouf), des étrangers voyageurs ou expatriés, des chinois, des japonais, des indiens et les panneaux sont encore en français. Une influence à la fois occidentale et communiste cohabitent... Bref, le melting pot si appréciable des grandes agglomérations. On remarque des terrasses de cafe très franchouillardes avec pain baguettes et croissants ! Une longue avenue est couronnée d'une sorte d'arc de Triomphe...

 


 

À pied, à vélo, à scooter, on peut déambuler dans Ventiane et les environs. Les temples sont partout et pour certains transformés en musée comme Wat si saket muséum et sa multitude de bouddhas drapés en orange ainsi que le Haw Pha Kaew. C'est aussi super de s'allonger dans le parc devant Luang Saisettha. On se croirait dans le bois de Vincennes seulement quand on ferme les yeux ! Certains temples, comme en Thaïlande adoptent la "Fun attitude" avec hauts parleurs énormes qui délivrent une musique tonitruante.


On s'aventure au Xieng Khuan Bouddha Park, l'œuvre d'un laotien original qui a mélangé les croyances hindoues et bouddhistes pour créer des statues un peu fofolles. Je reconnais le style d'un parc que j'avais visiter il y a 12 ans en Thailande juste en face de l'autre cyote du Mekong. Et pour cause : L'artiste s'est exilé en Thaïlande où il a continué son oeuvre de plus belle : même folie avec une extravagance exacerbée.

La conduite n'est pas de tout repos au Laos et pour se détendre on se rend au Wat Sok Pa Luang. ll s'agit d'un temple, centre de méditation Vipassana mais aussi d'un lieu réputé pour le.... sauna aux herbes ! Comme quoi les moines savent prendre du bon temps. Vraiment à ne pas louper : vous êtes assis dans une maisonnette au dessous de laquelle chauffe un bouillon de plantes qui alimente le sauna. Transpiration garantie.... Détente garantie.

 

Le soir, c'est sympa de manger au marché nocturne d'Anouch Road et de finir au théâtre chinoits de rue Haw Kang après avoir déambulé sur les bords du Mékong a l'heure où tous les chats sont orangés. En ce week-end, la promenade aménagée est remplie de stands, jeux, personnages tout droits sortis de Manga japonais et autres Albators.

Vous reconnaissez Albator ?

 

Et cette fois-ci c'est la Thaïlande qu'on regarde sur la berge en face ! Et demain, justement, on traversera le pont et on retournera en Thaïlande après cette petite incursion laotienne qui confirme qu'on reviendra un jour plus longuement pour visiter ce beau pays.

Théâtre chinois Haw Kang

 

Comment transformer une matinée au consulat en stress ? Faites comme nous : pointez vous la bouche en cœur au consulat a 6h du mat sans photocopie des documents ni argent. L'un coure à perdre haleine pour chercher un distributeur dans toute la ville et trouver du cash avec une carte bleue qui ne marche pas. Puis il sue pour trouver une banque et faire du change car le consulat n'accepte que les bahts. Pendant ce temps, l'autre troque son ticket de fil d'attente du numéro 3 au 12 puis 40 et enfin 71 et tente de faire les photocopies au consulat avec une machine en panne... Derrière 170 personnes font la queue. Et finalement trouver une solution à tout ça pour faire la demande de visa dans la matinée et les récupérer...le lendemain. Ouf !

Info pratique : la Soutchai Guesthouse est super, pas chère, propre et bie située.

À la prochaine, de l'autre côté du pont, en Thaïlande...

 

 

Notre papi de Sairung Guesthouse a Luang Prabang
 

Le drapeau communiste n'est jamais très loin
 

Promenade sur les bords du Mékong
 

Coucher de soleil sur la Thaïlande
 

Mékong
 

Marche nocturne
 

Coulisse du théâtre chinois
 

Promenade aménagée Mékong
 

Temple sous la lune
 

Xieng Khuan Bouddha Park
 

Xieng Khuan Bouddha Park
 

Xieng Khuan Bouddha Park
 

Xieng Khuan Bouddha Park- rencontre avec des laotiens
 

 

Wat si Saket
 

Wat Si Saket
 

Wat Si Saket
 

Wat Si Saket
 

 

Haw Pha Kaew
 

Haw Pha Kaew
 

Haw Pha Kaew
 

Luang Saisettha
 

Luang Saisettha
 

Luang Saisettha
 

 

L'Arc de Triomphe...
 

 

Champs Elysées laotiens
 

 

Sauna aux herbes
 

Marché du matin
 

 

 

 
 

mardi 27 novembre 2012

LUANG PRABANG

Vue du Wat Phu Si
13 au 16 novembre 2012 : Changement de décors !

"J'y ai laissé la marque de mes baskets
Une virgule au milieu de traces de pieds
Je leur ai offert ma casquette et ils m'ont offert le peu qu'ils avaient
Aujourd'hui j'y suis retourné et je suis reparti troublé de ce que j'y ai retrouvé... !?" Liyu Fang Tha


 

Traversée rapide de Chiang Khong à l'autre rive... le Laos. Autre monde, autre langue, même si similaire, autre culture, autre monnaie avec plein de zéros (1 € vaut 10000 kips !), on est un peu perdu !

Une jeune femme suisse est en train de parlementer avec la police qui, dit-elle, la rackette, et qui s'est faite voler ses affaires dans sa Guesthouse. Il lui faudrait une amulette à elle...

Dès le passage de douane, un panneau explicite avec dessins à l'appui nous informe qu'on doit respecter les laotiens et les règles morales du pays.

Le temps d'une petite soupe aux nouilles délicieuse et on saute dans un bus de nuit qui roule à fond sur la route qui serpente dans les montagnes vers Luang Prabang. Le bus arrive à 4h du matin et non pas à 7h comme on nous l'avait annoncé. On nous aurait menti ?! Des songtaews, taxis collectifs nous attendent à l'arrivée et demandent un prix exorbitant pour aller en ville... On n'a pas trop le choix... Otages d'une distance trop grande pour continuer à pied, on parvient quand même à se mettre d'accord sur la moitié du prix.

 

Arrivés dans la ville endormie de Luang Prabang, on attend que les guesthouses ouvrent leurs portes. Les premiers réveils se font sentir un peu avant 6h pour la procession des moines qui, tous les matins, sortent des temples, circulent dans les rues en rang d'oignons et font leur quête. Les fidèles les attendent sur le trottoir et déposent dans leur calebasse des boulettes de riz et autres ravitaillements.

Des fidèles il y en a, des moines il y en a, mais alors des touristes il y en a encore plus ! Des hordes de touristes dégainent leurs appareils photo au moindre bout de tissu orange qui apparaît, prennent des clichés jusque sous le nez des moines et des thaïs accroupis sur le trottoir. Peu se joignent aux fidèles, peu respectent la procession en la regardant d'une distance acceptable. Non, on se jette sur cette scène pittoresque comme des mouches sur un gâteau. Sur ce coup, on a un peu honte d'être étrangers...

 

On trouve une Guesthouse dans une chouette rue mais notre chambre fait un peu une cave sans lumière. Ça ne durera pas longtemps car on trouve ensuite la Sairung Guesthouse (littéralement "Arc en ciel") : on a rencontré le proprietaire, un vieux laotien retraité parlant français qui nous a franchement séduit. Les quelques chambres de sa maison du siècle dernier sont désuètes, charmantes, immenses avec balcon sur le Mékong.



 

La ville de Luang Prabang est RA-VI-SSANTE mais littéralement envahie de touristes. Les maisons sont ravissantes mais transformées en Guesthouses. Les bords du Mékong et du Nam khan sont ravissants mais occupés par des bars, des centres de massages où des filles blasés vous crient "Sabaidiiii massage - bonjour, massage" sans même vous regarder. Le grand Night Market est installé tous les soirs mais seuls les étrangers y déambulent. Bref, malgré le charme de cette ville, on a le sentiment d'être dans un ghetto touriste. Il faudrait prendre le temps de s'éloigner, de découvrir autre chose...

Aujourd'hui, on a un peu le moral en berne, fatigués par le voyage en bus de la nuit, asociaux à souhait et déçus par le tourisme qui dévisage tout et auquel...on participe.

 

 

On entre dans un restaurant et on consulte le menu, une page sur deux est consacrée à nous rappeler, à nous étrangers, qu'on doit respecter le personnel du restaurant, qu'on n'a pas le droit de faire ceci ni cela au Laos, de se balader torse nu, d'être sales... Ça m'agace un peu car je ne me sens pas concernée par ces sermons et cela m'attriste : d'une part, pour en arriver là, des touristes ont du sérieusement abuser et se comporter comme des cons, voire des connards.

Deuxièmement, les étrangers n'ont pas le monopole du non-respect, existe-t-il par exemple un code de respect du touriste qui dit qu'on ne doit pas lui mentir, de profiter de son ignorance, le racketter ?

Enfin, même avec toute la bonne volonté du monde, les voyageurs sont parfois maladroits, nous les premiers, non par malveillance mais par ignorance et font des choses qui peuvent choquer par décalage culturel, entrainant des quiproquos ou malentendus.

On sent donc un véritable choc des cultures ici qui n'est pas encore absorbé.

 

 


Des lieux magnifiques sont à découvrir à Luang Praban mais la masse touristique gâche un peu la magie et donne l'impression qu'on voit plus d'étrangers que de laotiens.

Dans Luang Praban, le Wat Xieng Thong est un incontournable. Si les temples sont plutôt peint à l'intérieur en Thaïlande, celui-ci est décoré à l'extérieur.

Comme en Thaïlande, les fidèles secouent une boîte remplie de bâtonnets jusqu'à ce que l'un d'entre eux tombe. Il s'agit alors d'aller dans un petit râtelier chercher un petit papier horoscope qui correspond au numéro indiqué sur le bâtonnet tombé.

 

 

Le Wat Phu Si et sa vue à 360 C sont à couper le souffle. On a juste eu la bonne mauvaise idée d'y grimper au coucher du soleil et... une, deux, dix, soixante dix personnes.... Il n'y a plus de place sur le piton rocheux car on n'est pas les seuls à avoir eu la même idée. Les gens montent s'assoir sur le stupa ! Parfois sirotant une bière !! On commence à comprendre le raz le bol des laotiens... Dans un tonnerre de déclic d'appareils photos (même les moines s 'y mettent), le soleil se couche... et toujours, le Mékong règne sur les lieux, insensible aux petites tracasseries humaines.

 


Aux alentours de Luang Praban, les cascades de Tat Kuang Si sont magnifiques, permis les plus belles vues de notre vie, malgré la foule.

On grimpe autant qu'on peut pour se trouver enfin seuls dans la jungle avec de sangsues sur les pieds !

Lors d'une ballade, on fini dans la cambrousse au bord de bassins de pisciculture qui ne sentent pas seulement la rose. C'est très étonnant de constater qu'à peine sorti de Luang Praban, c'est franchement la campagne, les villages sont posés là, au bord de la route et on peut facilement observer les conditions spartiates de la vie locale : cases en bambou, pompes à eaux... Pour l'anecdote, en rentrant, alors que j'enlève mes chaussures, je découvre une grenouille séchée collée sous ma tongue. Qui dit que je pue des pieds ?

On tente la même stratégie qu'en Thaïlande : s'éloigner des lieux qu'on trouve trop touristiques en sortant de l'axe classique dans lequel se cantonnent les voyageurs. On décide d'aller au hasard à Hong Pong sur la route de Ventiane...on a un mal fou à se faire comprendre, le guichetier croit qu'on veut aller à Hong Kong !

Avant de partir, nous n'avons pas pris le temps de retrouver une connaissance, le prince Somsanith Nithakhong, dernier brodeur au fil d'or du Laos. Plusieurs articles lui sont consacrés dont "Les broderies royales du prince Somsanith."

À la prochaine, depuis Ventiane.

 

Quelques couleurs de Luang Prabang

Piments qui sèchent
 



Wat Xieng Thong
 

Wat Xieng Thong
 

Bâtonnet "horoscope"
 

Wat Xieng Thong -parure de barque
 

Charmant bord du Mékong
 

Tat Kuang Si
 

Tat Kuang Si
 

Tat Kuang Si
 

Tat Kuang Si
 

Tat Kuang Si
 

Tat Kuang Si
 

Tat Kuang Si
 

Tat Kuang Si
 

 

Bassin de pisciculture
 

Sortie du collège
 

 

Robes de moines qui sèchent
 

Luang Prabang
 

Vue du Wat Phu Si
 

Quelques touristes assis sur le stupa
 

On n'est pas seuls...
 

Immuable