samedi 24 novembre 2012

CHIANG SAEN


09 au 12 Novembre 2012 : rencontre avec le maître qui règne sur les lieux, immuable....le Mékong

"J'oublie souvent la tranquillité du monde
Alors assis au bord du Mékong, fixant le courant
Je vois les longs nuages se dissiper
Retrouvant mes pensées disciplinées
Et l'air dans mes poumons circuler
Je sens mes larmes s'en aller." Lulu Fungrein


Chiang Saen tout au Nord

On ne quitte pas Chiang Mai sans se faire masser au centre de massage des aveugles (Thaï Massage Conservation Club). Certains disent qu'un visage qui porte les "stigmates" du handicap sont gênants pour se détendre. Et bien, alors franchement, il suffit de fermer les yeux et avant tout de profiter de ce touché hors norme que les masseuses aveugles ont développé. En plus, aujourd'hui c'est l'anniversaire du patron et sur le peron on chante à tue tête autour du karaoke et nos masseuses gloussent d'entendre le patron reprendre à sa sauce "Zombie" des Cranberries. Une toute originale interprétation car il ne parle ni anglais, ni ne chante juste en plus d'être aveugle.

Haaa le karaoke....véritable institution en Thaïlande, toutes les occasions sont bonnes... Tiens d'ailleurs même sans aucune occasion comme le matin à 7h en attendant à la gare routière, on peut s'adonner au karaoke. Qu'on sache chanter ou pas, cela ne semble avoir aucune importance. Ce qui compte c'est l'enthousiasme.

 

Le voyage en bus dure 5h avec un super divertissement : une version du film Batman très surprenante, version thaï amateur, une bonne mauvaise imitation.

 

Impact avec Chiang Saen vers 17h (presque tout en haut de la carte)... Premiers pas vers le Mékong...et il est là, devant nous, calme et puissant, les mots semblent dérisoires devant tant de "majestuosité" (mot spécialement inventé pour cette occasion). Après le Gange - fleuve sacré, le Mékong- fleuve marchand, dont le contrôle est tant jalousé entre pays pour son enjeu géopolitique.

 

Ici les bateaux chinois chargent et déchargent des marchandises dans une danse incessante de fourmis qui s'afferent autour de colis, conteners...

Dans Chiang Saen, deux rues principales et une miriade de petites rues bordées de maisons en teck sur pilotis assez cossues. La ville est entourée de remparts et comporte de vieux chedis en brique.

Notre petit bungalow à la Chiang Saen Guesthouse a plusieurs avantages : au bord du Mékong, caché dans la verdure et avec un superbe papier peint style "chien chien". Inconvénient : difficile de dérider la patronne, pourtant bienveillante par ailleurs.

Les berges du Mékong ne sont pas très sauvages mais plutôt aménagées, style "promenade des anglais." Le soir, des petits stands déroulent des nattes, posent des tables au raz du sol et proposent des fondues thaïlandaises sur de minuscules braseros, des salades de papaye verte et poulet cuit dans du bambou... On n'aurait pas imaginé un tel luxe. Assis par terre, nous voilà donc en train de plonger des petits légumes et morceaux de viande dans notre casserole de bouillon aux côtés de notre ami majestueux. En face, sur des berges sauvages et peu éclairées...le Laos.

 

 

Le lendemain, direction la boutique qui loue des scooters. La routine quoi. Comme beaucoup de thais, la jeune fille qui nous accueille semble être tombée dans un pot de sucre en poudre. C'est qu'en Thaïlande, on utilise le talc pour contrer la transpiration sans se soucier du tout de la polémique sur ses effets sur la santé.

Oui, ca y est, on a percé le secret du "pourquoi les thaïs ont toujours l'air pimpant alors que nous...on sue a pleines gouttes et on ne ressemble plus à rien du tout...". Autre raison du recours au talc : se protéger du soleil, ennemi numéro un des thaïlandais. Car ici, la blancheur de la peau est assurément un canon de beauté. La peau brune étant assimilée au travail des champs. Donc on se protège du soleil à tout prix avec vêtements couvrants et crèmes protectrices. On essaye de paraître le plus blanc possible avec fonds de teint blanchissants.

On en avait fait les frais il y a 12 ans avec ma copine Fred : vous auriez vu nos bouilles décrépies quand on était sortie de la salle de bain après avoir mis de la crème achetée au Seven Eleven. On n'avait pas vu qu'il était écrit, comme sur toutes les crèmes vendues ici : "Whitening", à savoir "blanchissante". Et dire qu'en occident on met du font de teint foncé... Donc, les filles, on trouve tout ici mais si vous utilisez une crème et du maquillage, amenez vos petits trucs, sous peine de ressembler à une geisha ou à un zombie !



Nous voilà donc à cheval sur le destrier qui fait mal aux fesses sur les petits chemins cabossés avec des casques dignes de la guerre de 14.

Et que celui qui dit "il n'y a rien a faire à Chiang Saen" soit fusillé sur le champs... car Chiang Saen recèle des petits trésors qui ne demandent qu'à être découverts. D'abord un lac... dont la beauté laisse sans voix au coucher du soleil avec ses longues barques de pêcheurs accroupis sur leur talons, ses pontons au raz de l'eau et des champs de nénuphars.

Ensuite, la gentillesse des habitants qui m'ont abrités de l'orage et offert des bananes pendant que Louis préférerait s'abriter sous le parasol du stand de brioches (le malin).

 


Il y a aussi le beau temple de Wat Phra That Pha Ngao où on a fait une rencontre qui nous a impressionné : vous vous souvenez peut-être du petit serpent rencontré à Sukhotai (voir photo ci-dessous) et bien alors qu'on descend les longs escaliers du temple de Chiang Saen, entouré des habituels nagas qui courent sur les côtés (imitation de gros serpents sur les rambardes), et bien justement on tombe sur un long serpent d'un mètre cinquante vert-marron, bien réel celui-ci qui se tourne vers nous et se dresse de toute sa coiffe de... cobra royal puis coule le long des marches à la façon des nagas en pierre de l'escalier !

Louis en a encore le cœur qui palpite et moi je me dis qu'un accident auquel on n'est pas habitué est vite arrivé, le venin de ce cobra tuant un adulte en bonne santé en 15 minutes.

Alors les choses allant crescendo, on se dit que la prochaine fois on verra un crocodile dans le Mékong !

Pour rappel : le petit serpent de Sukhotai ci-dessous (en haut à gauche).

En haut à gauche


En revenant sur les bords du fleuve, pas de crocodile mais le désormais routinier marché nocturne qui bât son plein en ce samedi soir : musique, lumières, stands de bouffe fumante et de vêtements colorés. On y trouve aussi les stands des amulettes, boites et cordons pour accrocher les nôtres.

La fille du stand de culottes me promet que c'est taille unique et que ça va à tout le monde, mais on dirait des tailles 12 ans et ça va à tout le monde quand on est thaï. Car il faut dire que les thaïs sont quand même des petits modules. Louis en fait les frais : tout est fait pour les petits ici, place de bus, plafond des maisons... Et je ri de voir Louis longiligne au milieu de mini-pouces. Il faut de tout pour faire un monde...

 


Le marché est idéal pour finir la journée avec brochettes de poulet, riz gluant, salade de papaye verte, brioches au porc...

Et on achète comme les thaïs, une lampe en papier de riz qu'on allume à la base pour la laisser s'envoler poussée par la chaleur du feu. Elle monte, monte, et on la regarde jusqu'à ce qu'elle devienne aussi petite qu'une tête d'épingle. Dans le ciel thaïlandais, il y a les vraies étoiles et celles qu'on y installe !

Avant de quitter Chiang Saen, on décide d'envoyer un petit colis en France, histoire d'alléger nos sac à dos. On se rend à la poste et là surprise, on dirait la Poste en France. Ambiance colissimo... Rien à voir avec notre précédent envoi depuis Delhi où on avait eu un mal fou pour parvenir jusqu'au guichet, se faire comprendre et où il avait fallu faire emballer notre coli dans la rue par un petit monsieur qui avait cousu du tissu tout autour avec une grosse aiguille.

Bon, mais pour le fun, on a quand même du mal à se faire comprendre quand on demande au guichetier de faire la photocopie d'un papier :

- Possible to photocopy ? (Regard interrogateur du guichetier qui souri en même temps)
- Copy (en imitant d'un geste le photocopieur) - sourire et regard toujours interrogateur du guichetier
- Copy, zzzzt (en imitant le bruit de la photocopie...) - le guichetier fait signe qu'il ne comprend pas en souriant puis s'exclame : haaaa Copy ?! (Heu, c'est pas ce qu'on a dit ?)

Ben oui, cela arrive dans tous les pays du monde, on se demande "comment c'est possible de ne pas se comprendre sur des mots si simples qu'on a l'impression de prononcer exactement de la même manière".


Pour quitter Chiang Saen et se rendre à Chiang Khong (on s'y perd avec tous ces noms), il faut prendre un songtaew, un pick-up avec une galerie sur le toit et des bancs en bois à l'arrière.

Le principe de ce taxi collectif est simple : il ne part que lorsqu'il y a 15 passagers. Donc on attend, on attend.... La veille il n'y avait pas eu assez de passagers pour partir alors... on réessaye aujourd'hui.

Et on fini par partir pour ce tronçon magnifique le long du Mékong même si on ne voit pas grand chose, écrasé entre une mamie en rouge et bleu, un paysan et son équipement, une maman avec son enfant, un moine et deux vieillards tout ridés qui ne sentent pas très bon. Et le principe est aussi de transporter tout un tas de colis, sacs de nourriture qui sont déposés comme par un facteur au fil de la route.

Il faut changer de songtaew à Hat Bai... Rebelote. Vu le peu d'activité, c'est mal barré... On attend 2 heures, le temps de déguster une copieuse et délicieuse soupe, de s'assoir sous le marché couvert. La femme en rouge et bleu va aussi à Chiank Khong et fume une cigarette accroupie devant la voiture. On se sent un peu seuls quand on entend glousser : toute une classe de collégiens nous regarde à travers le mur ajouré de leur cour de recré !



Il nous faudra 5 heures pour effectuer les 50 km qui nous séparent de Chiang Khong. On descend du songtaew et on marche jusqu'au poste frontière. Un visa, un tampon en 2 minutes et nous voilà traversant le Mékong en pirogue à moteur pétaradant jusqu'à l'autre berge.... le Laos. Ça tombe bien, on est le 13 novembre et notre visa thaïlandais vient à échéance demain.





 

Lac de Chiang Saen
 

 
Lac de Chiang Saen
 

Pause pique nique
 

Pause pique nique
 

Wat Phra That Pha Ngao
 

Wat Phra That Pha Ngao
 

Wat Phra That Pha Ngao
 

Et les billets montent directement au ciel


Poulet sur stick
 

Distributeur dans la pampa
 

Stop en thaï !
 

Lac de Chiang Saen
 

Lac de Chiang Saen
 

Lac de Chiang Saen

Lac de Chiang Saen


 

Lac de Chiang Saen
 

Bungalow Chiang Saen Guesthouse
 

Mékong
 

Poulet cuit dans le bambou
 

Décollage de la lampe
 

Wat Phra That Pha Ngao
 

Wat Phra That Pha Ngao
 

Bibliothèque Wat Phra That Pha Ngao
 

 

L'art de transformer un pneu en une jardinière
 

Sur les routes de Thaïlande
 

Ferry chinois
 

Cloches à coq
 

Sous les halles du marché de Hat Bai
 

Belle soupe de Hat Bai
 

Le resto de Hat Bai
 

Un bateau un peu plus gros que nous
 




 

Un visa de plus
 

"Quel con...gre, j'ai oublié mes tongues au bord du Mékong"

 

 

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