mercredi 20 mars 2013

BANGKOK final

12 au 14 décembre 2012 : dernière étape.... à Bangkok


"Caresser les contours pour en découvrir le contenu, 

Croquer dans un fruit inconnu pour en connaitre le goût,
Apprendre les différentes saveurs et savoir les apprécier telles qu'elles sont,
C'est voyager très loin même à travers les sons." Lom Fu


Certains voyageurs dépeignent Bangkok comme la ville la plus polluée, sale et pauvre qu'ils aient vue. Après plusieurs passages dans cette ville, on retient surtout de la tentaculaire Bangkok ses contrastes :
- ses grandes artères et ses minuscules ruelles,
- son large fleuve Tchao Praya agité d'un incessant balais quotidien de bateaux bus et ses minuscules khlong (canaux) où filent bien trop vite les longtail (longs bateaux fins) pétaradants,
- ses quartiers shopping clinquants et ses toits de tôles,
- ses immenses temples bouddhistes et ses petites maisons aux esprits peuplées de minuscules personnages,
- ses vieux habitants en Technicolor dont les visages ridés chrystalisent le passé côtoyant de jeunes thaïs de plein pied dans la modernité,
- une effervescence, une respiration intense de certains quartiers et l'ambiance calme des temples où le temps semble comme suspendu...

Sur Chao Praya

Bref, l'infiniment grand et l'infiniment petit, le spirituel et le matériel, l'ancien et le moderne, se côtoient allègrement à Bangkok. Et toujours... à moins de 100 pas de vous... une roulotte, une échoppe, bref quelque chose où il fait bon manger.

Au milieu des fils électriques, sur le trottoir, on est toujours aussi surpris de croiser le roi, à vendre... en photo, comme enfermé dans d'immenses cadres de plâtre.

Le roi assis dans la rue

Bateau bus

Moteur surdimensionné sur petit bateau thaïlandais


Les marchés nocturnes toujours festifs nous attirent comme des aimants, plein de couleurs, de saveurs et de senteurs qui s'échappent des marmites fumantes à tous les coins de rue. Et on en profite car on sait que bientôt... on retrouvera le froid, au sens propre et figuré, de la vie en occident.

Circulation à bangkok

Un petit tour par le marché des amulettes pour ramener quelques grigris asiatiques, une promenade dans le bateau bus jusqu'au Wat Arun qui se dresse fièrement de l'autre côté du fleuve.

Navigation sur le Chao Praya

Ce temple donne le tournis de par sa hauteur vertigineuse, ses escaliers abruptes dont l'ascension est récompensée par une superbe vue sur Bangkok (qui prend alors des allures de New-York !), et ses décorations tapissées d'une multitude de minuscules éclats de porcelaine. On est entouré d'assiettes cassées-recomposées-taillées puis ré-cassées par le temps !

Wat Arun dressé vers le soleil

Wat Arun dominant le ciel

Wat Arun côté soleil

New York ??

Les assiettes de Grand Maman


Et ça ne semble pas impressionner les chats qui trouvent à leur goût les angles du monument, pourtant si coupant et vertigineux...

Chat de décoration

Stupa et antennes téléphoniques

Vue sur les toits colorés du monastère

Sur Wat Arun

De grands gardes nous attendent à l'entrée du temple et les salles qui l'entourent sont peuplés de magnifiques allées de bouddhas dont on ne se lasse pas même si nous sillonnons la Thaïlande depuis 2 mois. 

Peintures à l'or

La beauté démultipliée

A l'intérieur ou à l'extérieur

Louis entre au temple

Couleur de la Thaïlande


Encore le charme d'un tour en bateau taxi au moteur tonitruant dans les khlongs vieillots et délabrés jusqu'au temple du capitalisme : le quartier des magasins où la foison d'articles ressemble à un gouffre qui vous aspire. Prêts à taux zéro, promotions, marchandage, 3 pour le prix d'un, vraie copie originale (c'est possible en Thailande), overdose de tout.

Les temples semblent, pour le coup, de bien petits monuments de lilliputiens au milieu des grands immeubles vitrés, miroir dans lequel les publicités et nos âmes avides d'achats se reflètent.
Et le plus drôle ce sont vraiment ces bateaux taxis équipés de moteurs super puissants, de toits qui s'abaissent au passage des ponts (on baisse quand même la tête par réflexe), avec des vendeurs de tickets en tongs mais casqués... un vrai sport

Quartiers modernes

Bateau bus à un arrêt


On ne sait plus si on vous l'a dit mais il y aurait plus de temples à Bangkok que d'églises à Rome ! On le croit aisément.
On aime ces temples pour leur esthétisme, les valeurs humaines qu'ils véhiculent dans le calme et la gaité, la méditation, l'encens, les statues de bouddha toujours joliment mises en scène, les amulettes et les massages qu'ils proposent.

On vous parlait, dans le dernier post, des tatouages pratiqués dans les temples. Et bien le MASSAGE y est également roi car il est ici considéré comme l'union entre l'esprit, le corps et le cosmos, le grand tout, l'univers, l'énergie qui nous lie tous... Ainsi, il est pratiqué comme "véhicule spirituel" et aussi en tant que discipline thérapeutique et curative comme en Inde (médecine ayurvedique) où il est né ainsi que le bouddhisme. Associer temple et massage n'est donc pas une aberration en Thaïlande. Qui ne connait pas l'école de massage thaï traditionnel du Wat Po ?

Le pont qui mène à la prostitution est malheureusement étroit... Il faudrait etre aveugle pour ne pas remarquer en ville ces salons où les masseuses proposent des massages "avec finition" bien loin de l'esprit du massage traditionnel.

Et malheureusement, une des images réductrices de la Thaïlande en Occident est la prostitution. Mais la vision qu'on en a depuis l'étranger est en grande partie erronée. D'abord, les Thaïlandais ne connaissent pas la culpabilité et les tabous liés au corps qui caractérisent les civilisations judéo-chrétiennes et rendent tant d'occidentaux frustrés et hypocrites. La prostitution est ici en réalité une activité à laquelle n'est attachée aucune connotation particulière et elle concerne des femmes et des hommes qui ne sont à priori pas stigmatisés ou rejetés par la société.

De plus, il semble qu'il n'y ait pas de lien réel entre prostitution et tourisme, sauf pour la prostitution enfantine. 75 % des hommes thaïlandais auraient recours deux fois par mois aux services d'un professionnel du sexe !

Avec cette vision décomplexée de la sexualité et cette impression de prostitution "consentie" qu'on nous sert... j'aimerai y voir une lueur d'optimisme et penser que les prostitué(e)s ne subissent pas ce commerce... mais ne peuvent s'effacer de mon esprit la conviction que la prostitution reste un échange marchand d'argent contre un corps, le fait qu'un nombre important des prostitué(e)s sont maltraitées et qu'il y a là un vrai problème social aggravé encore par la pandémie de SIDA.


Bon ok, je ne voulais pas plomber l'ambiance...nous voilà donc répartis dans le magicien Bangkok avec ses artistes urbains... ses stands de tickets de loterie dont les thaïs sont tellement friands, la mode colorée et les rickshaws...

Vente de tickets de loterie

Mode Thaï

Rickshaw by night

Rickshaw by night

On ne se lasse pas de regarder ces amazones en jupes courtes-chemisier-collant-chaussures-à-talons perchées sur les taxis-moto et dont le stoïcisme nous impressionne : souvent elles pianotent nonchalamment sur leur portable, comme insensibles au danger, au bruit, aux véhiculent qui se faufilent et les frôlent.

Si Wat Arun offrait un magnifique panorama sur Bangkok et la Chao Praya, Wat Si Saket fait également son petit effet.
On y grimpe par des escaliers noyés dans la verdure, d'où on débouche sur une plateforme nuageuse. Une stupa dorée se dresse fièrement au sommet, façon cerise sur le gâteau. L'ambiance est chargée d'émotion, de recueillement. On se laisse bercer par la douce mélodie des clochettes suspendues en guise de donation, et que le vent vient taquiner. Une chanson que l'on pourrait qualifier de "cacophonie harmonieuse" est ainsi diffusée en continu.

Wat Si Saket

Vue sur les toits du monastère 
Toit emergent de la nature




On prend refuge dans les trois joyaux avec un moine, on installe une clochette, heureux de penser qu'elle continuera à danser avec le vent ici, comme signe de notre passage, tandis que nous serons rentrés en France.


Le départ approche, dernière salade de papaye, brochette, soupe, mangoustans, riz gluant et mangue. Comment allons-nous vivre sans eux ?!!
Une dernière petite ballade au Fort à côté de la guesthouse, à l'heure de la séance de gym publique (avec de supers mamies en basket), puis le coucher du soleil et c'est comme si le fort partait en fumée....

Amoureux le long du Chao Praya - dernier coucher du soleil à Bangkok



Cours de gym au bord du Chao Praya

Bangkok part en fumée