mardi 27 novembre 2012

LUANG PRABANG

Vue du Wat Phu Si
13 au 16 novembre 2012 : Changement de décors !

"J'y ai laissé la marque de mes baskets
Une virgule au milieu de traces de pieds
Je leur ai offert ma casquette et ils m'ont offert le peu qu'ils avaient
Aujourd'hui j'y suis retourné et je suis reparti troublé de ce que j'y ai retrouvé... !?" Liyu Fang Tha


 

Traversée rapide de Chiang Khong à l'autre rive... le Laos. Autre monde, autre langue, même si similaire, autre culture, autre monnaie avec plein de zéros (1 € vaut 10000 kips !), on est un peu perdu !

Une jeune femme suisse est en train de parlementer avec la police qui, dit-elle, la rackette, et qui s'est faite voler ses affaires dans sa Guesthouse. Il lui faudrait une amulette à elle...

Dès le passage de douane, un panneau explicite avec dessins à l'appui nous informe qu'on doit respecter les laotiens et les règles morales du pays.

Le temps d'une petite soupe aux nouilles délicieuse et on saute dans un bus de nuit qui roule à fond sur la route qui serpente dans les montagnes vers Luang Prabang. Le bus arrive à 4h du matin et non pas à 7h comme on nous l'avait annoncé. On nous aurait menti ?! Des songtaews, taxis collectifs nous attendent à l'arrivée et demandent un prix exorbitant pour aller en ville... On n'a pas trop le choix... Otages d'une distance trop grande pour continuer à pied, on parvient quand même à se mettre d'accord sur la moitié du prix.

 

Arrivés dans la ville endormie de Luang Prabang, on attend que les guesthouses ouvrent leurs portes. Les premiers réveils se font sentir un peu avant 6h pour la procession des moines qui, tous les matins, sortent des temples, circulent dans les rues en rang d'oignons et font leur quête. Les fidèles les attendent sur le trottoir et déposent dans leur calebasse des boulettes de riz et autres ravitaillements.

Des fidèles il y en a, des moines il y en a, mais alors des touristes il y en a encore plus ! Des hordes de touristes dégainent leurs appareils photo au moindre bout de tissu orange qui apparaît, prennent des clichés jusque sous le nez des moines et des thaïs accroupis sur le trottoir. Peu se joignent aux fidèles, peu respectent la procession en la regardant d'une distance acceptable. Non, on se jette sur cette scène pittoresque comme des mouches sur un gâteau. Sur ce coup, on a un peu honte d'être étrangers...

 

On trouve une Guesthouse dans une chouette rue mais notre chambre fait un peu une cave sans lumière. Ça ne durera pas longtemps car on trouve ensuite la Sairung Guesthouse (littéralement "Arc en ciel") : on a rencontré le proprietaire, un vieux laotien retraité parlant français qui nous a franchement séduit. Les quelques chambres de sa maison du siècle dernier sont désuètes, charmantes, immenses avec balcon sur le Mékong.



 

La ville de Luang Prabang est RA-VI-SSANTE mais littéralement envahie de touristes. Les maisons sont ravissantes mais transformées en Guesthouses. Les bords du Mékong et du Nam khan sont ravissants mais occupés par des bars, des centres de massages où des filles blasés vous crient "Sabaidiiii massage - bonjour, massage" sans même vous regarder. Le grand Night Market est installé tous les soirs mais seuls les étrangers y déambulent. Bref, malgré le charme de cette ville, on a le sentiment d'être dans un ghetto touriste. Il faudrait prendre le temps de s'éloigner, de découvrir autre chose...

Aujourd'hui, on a un peu le moral en berne, fatigués par le voyage en bus de la nuit, asociaux à souhait et déçus par le tourisme qui dévisage tout et auquel...on participe.

 

 

On entre dans un restaurant et on consulte le menu, une page sur deux est consacrée à nous rappeler, à nous étrangers, qu'on doit respecter le personnel du restaurant, qu'on n'a pas le droit de faire ceci ni cela au Laos, de se balader torse nu, d'être sales... Ça m'agace un peu car je ne me sens pas concernée par ces sermons et cela m'attriste : d'une part, pour en arriver là, des touristes ont du sérieusement abuser et se comporter comme des cons, voire des connards.

Deuxièmement, les étrangers n'ont pas le monopole du non-respect, existe-t-il par exemple un code de respect du touriste qui dit qu'on ne doit pas lui mentir, de profiter de son ignorance, le racketter ?

Enfin, même avec toute la bonne volonté du monde, les voyageurs sont parfois maladroits, nous les premiers, non par malveillance mais par ignorance et font des choses qui peuvent choquer par décalage culturel, entrainant des quiproquos ou malentendus.

On sent donc un véritable choc des cultures ici qui n'est pas encore absorbé.

 

 


Des lieux magnifiques sont à découvrir à Luang Praban mais la masse touristique gâche un peu la magie et donne l'impression qu'on voit plus d'étrangers que de laotiens.

Dans Luang Praban, le Wat Xieng Thong est un incontournable. Si les temples sont plutôt peint à l'intérieur en Thaïlande, celui-ci est décoré à l'extérieur.

Comme en Thaïlande, les fidèles secouent une boîte remplie de bâtonnets jusqu'à ce que l'un d'entre eux tombe. Il s'agit alors d'aller dans un petit râtelier chercher un petit papier horoscope qui correspond au numéro indiqué sur le bâtonnet tombé.

 

 

Le Wat Phu Si et sa vue à 360 C sont à couper le souffle. On a juste eu la bonne mauvaise idée d'y grimper au coucher du soleil et... une, deux, dix, soixante dix personnes.... Il n'y a plus de place sur le piton rocheux car on n'est pas les seuls à avoir eu la même idée. Les gens montent s'assoir sur le stupa ! Parfois sirotant une bière !! On commence à comprendre le raz le bol des laotiens... Dans un tonnerre de déclic d'appareils photos (même les moines s 'y mettent), le soleil se couche... et toujours, le Mékong règne sur les lieux, insensible aux petites tracasseries humaines.

 


Aux alentours de Luang Praban, les cascades de Tat Kuang Si sont magnifiques, permis les plus belles vues de notre vie, malgré la foule.

On grimpe autant qu'on peut pour se trouver enfin seuls dans la jungle avec de sangsues sur les pieds !

Lors d'une ballade, on fini dans la cambrousse au bord de bassins de pisciculture qui ne sentent pas seulement la rose. C'est très étonnant de constater qu'à peine sorti de Luang Praban, c'est franchement la campagne, les villages sont posés là, au bord de la route et on peut facilement observer les conditions spartiates de la vie locale : cases en bambou, pompes à eaux... Pour l'anecdote, en rentrant, alors que j'enlève mes chaussures, je découvre une grenouille séchée collée sous ma tongue. Qui dit que je pue des pieds ?

On tente la même stratégie qu'en Thaïlande : s'éloigner des lieux qu'on trouve trop touristiques en sortant de l'axe classique dans lequel se cantonnent les voyageurs. On décide d'aller au hasard à Hong Pong sur la route de Ventiane...on a un mal fou à se faire comprendre, le guichetier croit qu'on veut aller à Hong Kong !

Avant de partir, nous n'avons pas pris le temps de retrouver une connaissance, le prince Somsanith Nithakhong, dernier brodeur au fil d'or du Laos. Plusieurs articles lui sont consacrés dont "Les broderies royales du prince Somsanith."

À la prochaine, depuis Ventiane.

 

Quelques couleurs de Luang Prabang

Piments qui sèchent
 



Wat Xieng Thong
 

Wat Xieng Thong
 

Bâtonnet "horoscope"
 

Wat Xieng Thong -parure de barque
 

Charmant bord du Mékong
 

Tat Kuang Si
 

Tat Kuang Si
 

Tat Kuang Si
 

Tat Kuang Si
 

Tat Kuang Si
 

Tat Kuang Si
 

Tat Kuang Si
 

Tat Kuang Si
 

 

Bassin de pisciculture
 

Sortie du collège
 

 

Robes de moines qui sèchent
 

Luang Prabang
 

Vue du Wat Phu Si
 

Quelques touristes assis sur le stupa
 

On n'est pas seuls...
 

Immuable
 







 



 

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