lundi 19 novembre 2012

CHIANG MAI

03 au 08 Novembre 2012 : Chiang Mai la "Rose du Nord" sur la route de la Soie...

"L'apprentissage porte bien son nom.
Attendri par la sagesse des monts,
Les yeux clos, prêt pour le grand plongeon." Léon Frimont


Il est facile de prendre le bus entre Sukhotai et Chiang Mai, destination prisée, située sur un axe touristique vers le nord. Il est également facile de rejoindre la vieille ville en bus local sans céder aux conducteurs de tuk-tuk qui vous crient "tok-tok" avec l'accent asiatique.

En revanche, la difficulté réside dans le choix de la Guesthouse, lesquelles ont poussé comme des champignons depuis 10 ans. Il y en a pour tous les goûts, du gîte pour backpakers à la luxueuse demeure.

Notre préférence va à une toute petite Guesthouse avec trois chambres pour éviter les usines à voyageurs.

Chez nous, c'est chez Napa dont la douceur n'a d'égale que la discrétion. Avantage, on est comme à la maison avec petit balcon, cuisine à disposition et bananes offertes. Inconvénient, on n'a pas de jardin et on lorgne sur celui des voisins.

On reste perplexe devant l'offre touristique proposée à Chiang-Mai : le royaume des tigres élevés par des moines, l'école des singes, la ferme des serpents, le parc des crocodiles, le zoo des pandas, le centre des éléphants... Et aussi au sein de ce bestiaire touristique, la visite du village des femmes Karen au long cou, les femmes-girafes...

Les agences regorgent d'ingéniosité....ou plutôt ne savent plus quoi inventer. Ainsi sont proposés des treks dans les villages des tribus des montagnes, à dos d'éléphants avec massage à la clé !
Est-ce qu'on a envie de faire tout ça ? Non.
Alors on s'invente un parcours en louvoyant au milieu de tout ça sur notre petit scooter. On peeezut rayonner dans toutes les directions autour de Chiang Mai : au sud, la route qui mène à Lamphun est bordée d'arbre s gigantesques, la route du Nord mène au temple de Doi Suthep et vers des villages Hmong, la route Nord qui va vers Pai donne l'impression de traverser la jungle en cette fin de saison des pluies.
Alors qu'on est presque en panne d'essence, on arrive dans un village Hmong désert au Nord de Chiang Mai. Heureusement, on rencontre dans une petit cafète, une jeune femme qui produit son café et vend des bouteilles d'alcool remplies de gazoline. Elle parle un peu anglais, fait de gros efforts pour communiquer et nous explique que cette minorité ethnique vient du Laos. On boit son café au côté de sa maman qui décortique les grains séchés.
C'est un chouette moment même si on hésite toujours à s'aventurer dans les villages des tribus, par peur de déranger, d'arriver comme un cheveux sur la soupe.


Madame décortique du café

Le tourisme est une ressource importante et permet d'équiper les villages mais à quel prix ? Certains sont dévisagés, ressemblant à de grands marchés d'artisanat, avec parfois des autochtones qui enfilent leurs tenues traditionnelles au passage des touristes...

De plus, le tourisme enrichi t-il quelques familles ou bien une communauté ?

Enfin, il ne faut pas oublier que certaines minorités sont des réfugiés et que les villages qu'on visite sont en fait des camps de réfugiés et peuvent être assimilés à des zoos humains. Le tourisme profite-t-il aux réfugiés ou aux autorités thaïs qui maintiennent alors les réfugiés dans ces camps, séduites par l'appât du gain ?
Quel intérêt est servi ? Les interrogations se bousculent dans notre tête et nous mettent mal à l'aise... Sans réponses à ces questions, on préfère s'abstenir même si on adorerait rencontrer ces montagnards et ces minorités ethniques.
On succombe à la ferme des insectes où on rencontre papillons, mygales, scorpions et larves...mignonnes avec toutes leurs couleurs mais larves.
 
Et alors qu'on passe devant une colline débordante de verdure et... d'éléphants qui ont l'air si petits (de loin), on ne résiste pas à la ballade jusqu'à la rivière sur ce doux et puissant pachyderme... On lui donne canne à sucre et bananes à manger, ce qui ne manque pas de le faire péter !
Lors du post sur Bangkok, un mot clé était le bouddhisme. Un article intéressant s'interroge sur le Bouddhisme : s'agit-il d'une religion, d'une philosophie, d'une morale ou d'une science ? Cliquez ici
 
Le Bouddhisme à Chiang Mai, comme dans tout le pays, rappelle son omniprésence dans la vie des thaïlandais à travers les innombrables temples, les nombreux moines couleur coucher de soleil qui déambulent dans les rues mais aussi via tout un tas de rituels, parfois assez éloignés des enseignements originaux de Bouddha, notamment à travers des amulettes protectrices que chaque personne porte autour du cou ou de la taille.
 
Ces gris gris asiatiques sont des petites représentations de bouddhas, de moines ou même des petites plaques de cuivre roulées. Elles sont vendues dans la rue, les marchés mais surtout dans les temples ou elles sont réalisées et "chargées" en quelque sorte par les moines. Origines et provenances leur confèrent leur valeur et on s'amuse de voir nombre de thaïs, la loupe à l'œil, chercher désespérément sur les stands, le poinçon reconnu qui assurera le pouvoir d'une amulette recherchée. Si on vous offre un pendentif en forme franchement phallique, pas de panique, cela améliorera votre pouvoir de séduction ou votre fertilité... Si si
Et est-ce que ça marche ?? L'important c'est au moins d'y croire...
Et nous ? Et bien on l'a notre amulette. Son histoire a joliment commencé : on s'aventure dans un petit chemin au dessus du zoo de Chiang Mai, au bord d'une cascade, guidé par des tissus de couleur orange accrochés aux troncs des arbres et des mini-statuettes de bouddhas posées jusque sur les termitières !
 
Alors qu'on se fait des films, version vieux film de Kung Fu : "Imagine qu'un moine soit là assis, nous tendent des amulettes en disant qu'il nous attendait", on débouche sur un temple Lanna niché dans la verdure et un moine en robe pourpre s'avance vers nous à la sortie du temple. Il tend à Louis deux "petits cadeaux" (car un moine n'échange pas un objet directement avec une femme donc avec moi).

 

Ou mettre ces minuscules amulettes ? Dans nos cœurs selon le moine...

Un peu plus tard, vers 17h, alors qu'on est assis dans le Wat Phra Singh, des dizaines de moines et moinillons font irruption et s'installent devant nous. Pendant une heure, bercés par chants et prières, une pelote de fil blanc, le Sai Sin, est déroulée du premier moine jusqu'au dernier, symbolisant l'union de toute chose. Les moines génèrent par leurs chants un pouvoir sacré qui est transmis via le cordon SAI SIN. La pelote se déroule, se déroule, passant entre les doigts, de moine en moine. Parfois, le passage de pelote réveille un moinillon endormi, bercé par la douce litanie.

Pour d'autres, le passage de la bobine est l'occasion de taquineries, on tire sur le fil pour dissiper son voisin, on glousse discrètement. Le plus assidu, c'est Louis qui continu à lire le livre de chants après la cérémonie terminée. Il se recueille devant un moine... qui s'avère être un faux, une statue humaine...plus vraie que nature. L'art thaïlandais de la copie ! Il a fallu se planter devant et lui faire des grimaces pour s'en assurer.

 


Sai Sin à Wat Singh
On repart avec un petit cordon blanc qu'un moine nous a attaché au poignet pour nous souhaiter bonne santé et bon séjour... On est désormais un peu franco-thais puisqu'on porte le cordon sacré qui uni les thaïs !
Il y a donc de nombreux temples à Chiang Mai, parfois similaires mais finalement tous différents. Parfois plus modeste, moins touristique mais plus "magiques"... Il y a presque toujours plein de petites figurines naïves amusantes comme des nains de jardins.
On a bien aimé déambuler dans Wat U Mong, au cœur d'un parc ombragé. Certains guides touristiques précisent "pas grand chose à voir ici". Et pourtant... On y assiste par hasard à l'ordination de jeunes moines fraichement tondus qui font leur première procession (quête), se voit attribuer des chambres dans le monastère et pose avec leur fière famille.

Ordination des moines - Wat U Mong
On peut aussi discuter avec un moine le dimanche à 15 h. J'avais déjà pu le faire il y a 12 ans mais il semble que le "chat avec des moines" se soit développé. Cela permet de nous éclairer sur la vie des moines, leurs joies et leur peine, etc et cela leur permet de pratiquer l'anglais.
Un article écrit par un moine occidental est très intéressant à lire, et amusant, cliquez ici : la journée d'un moine.

En fin de journée, tous les soirs on ne résiste pas au Warorot Market. Les thaïs viennent y faire des emplettes mais surtout y manger. Le temple de la nourriture !

Quelques touristes y font des photos (dont nous) mais il faut aussi goûter !!! Brochettes, brioches toutes gonflées, jus de toutes les couleurs, oeufs de cailles au plat, petits paquets de légumes prêts à consommer, plats cuits dans des feuilles de bananier mais aussi insectes et œufs centenaires...

Des odeurs dansent et se mélangent pour le meilleur et... pour le pire. Comme en Inde on dirait que le meilleur et le pire ne peuvent exister l'un sans l'autre.

On dîne au milieu des plaques chauffantes, braseros, casseroles fumantes et autres chaudrons chauds... Vue la chaleur ce n'était pas indispensable...

Le Night Market quant à lui n'est qu'un marché immense dédié à la vente de vêtements et d'artisanat aux étrangers par des vendeurs un peu blasés.

On lui préfère le Sunday Market, si tant est qu'on soit sur place un dimanche soir : les rues se remplissent alors de stands pour manger à la bonne franquette, petits spectacles de rue animés par des enfants qui chantent ou font des demos d'art martiaux, stands d'artisanat, de massage etc....

Ambiance bon enfant et qui reste avant tout THAI ! On boit de drôles de boissons, jus de roselle, jus de chrysanthème dans des verres en bambous.

 

Stand de sarongs Sunday Market

On sympathise avec une famille qui vend des sarongs (tissus jupe que porte hommes et femmes) et j'explique en anglais aux étrangers le "comment porter in sarongs".

On s'amuse des stands d'habillage d'animaux qu'on trouve d'ailleurs sur un peu tout les marchés en Thaïlande car les thaïs ont la folie des petits chiens.




On pense à notre ami nigérien qui, lors d'une visite en France, avait été surpris de voir des chiens domestiques auxquels on parlait... Et bien ici Saley, on les habille !

Tellement de choses a voir, manger, acheter, lieu de toutes les tentations à prix dérisoire (meme si le marchandage reste d'usage), on ne sait plus où donner de la tête et tout à coup, en deux minutes les stands sont pliés, rangés, fermés et l'effervescence laisse place à une douce torpeur avant l'orage du soir.

Il est 22h et on est content de rentrer chez Napa et de sentir l'encens qui brûle encore devant la maison aux esprits...




La maison aux esprits ? Qu'est-ce que c'est que ce titre de mauvais film d'horreur ?

C'est qu'ici on croit aux esprits, notamment aux génies protecteurs qui éloignent les mauvais esprits et les voleurs. On leur construit une maisonnette remplies de figurines qui les représentent.

La maisonnette doit et proportionnelle à la maison réelle pour éviter que le génie soit jaloux des humains et doit respecter tout un tas de contrainte d'orientation (au Nord), etc...

Tous les jours on dépose des offrandes afin d'acheter la reconnaissance du bon génie. Les maisons, magasins, bref toute construction privée ou publique et même rizière, terrain de foot ont leur maison des esprits.

On voit aussi ces maisonnettes abandonnées un peu partout car lorsque une construction est détruite, la maison aux esprits perdure pour que les génies gardent une demeure...

Cette croyance populaire animiste qu'on retrouve sur tous les continents, n'entre pas en interférence avec le bouddhisme. Ce dernier se l'est approprié, faisant des esprits des servants de Bouddha !

Comme pour d'autres sujets tabous, il n' y a pas matière à plaisanter quant aux esprits, même si cela peut sembler naif et faire sourire de voir un poulet rôti sur le seuil de la maisonnette à l'intention de génies qui ne vont que le manger virtuellement...

 
Après 6 jours à Chiang Mai, il est temps de continuer notre chemin et de s'écarter des circuits touristiques. Comment ? En sortant de l'axe classique des voyageurs : nous n'iront pas à Chiang Rai, Pai, Mae HongSong (dont je garde pourtant de très bons souvenirs mais qu'est devenue cette petit ville autrefois épargnée par le tourisme de masse ?) mais à Chiang Saen. Hein ? On a un peu du mal à se faire comprendre à la gare routière et on veut nous mettre dans un bus pour Mae Sai à la frontière Birmane... Mais on fini par trouver un bus pour rejoindre cette petite ville au bord du Mékong. Est-ce qu'on y trouvera un Seven Eleven ?

Wat Chiang Man.
L'élève rencontre le maître - Wat Singh
Statue de moine - Wat Singh
Verres en bambou Sunday Market
Warorot Market
Warorot Market
Pain à la poudre de porc
Œufs de caille Wararot Market

Doi Suthep
Doi Suthep
Doi Suthep
Doi Suthep
 

Doi Suthep
 

Doi Suthep
 

Doi Suthep
 

Doi Suthep
 

Bouddha Bocasa Doi Suthep
 

Doi Suthep
 

Boîte à offrandes Doi Suthep
 

Doi Suthep
 

Doi Suthep
 

Jeu de la barbichette - Wat U Mong
 

Attribution des chambres - Wat U Mong
 

Wat U Mong
 

Fière famille Doi Suthep
Au dessus de Chiang Mai
 

Village Hmong
 

Attention éléphants !
 

À dos d'éléphant
 

Ça trompe énormément
 

Équitation d'éléphant
 

Le pont de la rivière aux éléphants
 

C'est bizarre un bébé éléphant
 

Wat Prathat Haripunchai - Lamphun
 

Vendeur ambulant de brioches
 

Poisson séché
 

Moines devant la télé - Wat Dab Phai
 

Wat pa Phrao Nai
 

 

Wat pa Phrao Nai
 

Wat pa Phrao Nai
 

Wat pa Phrao Nai
 

Wat pa Phrao Nai
 

Wat pa Phrao Nai
 

Louis assidu Wat Phra Singh
 

Wat Phra Singh
Chemin temple Lanna au dessus Chiang Mai
Wat Lanna au dessus Chiang Mai
Wat Lanna au dessus Chiang Mai
 

 

Wat Lanna au dessus Chiang Mai
 

Cages d'oiseaux à libérer - Wat Chiang Man.
 

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