UJJAIN

Partie d'Omkareshwar en bus, j'atteint rapidement Indore. Les bus sont très tardif si je veux continuer vers Kota. J'arriverai a 23h ce qui n'est pas forcement l’idéal pour arriver en ville et chercher un hôtel. Cela confirme que je dois faire une étape intermédiaire et aller a UJJAIN... Je me sens un peu comme l'eau en voyage : quand un obstacle se présente je glisse autour, tout est très fluide et j'arrive peut-être finalement la ou je devais arriver ! Ne surtout pas nager a contre-courant sous peine de s’épuiser et de louper quelques belles rencontres.

Et la belle rencontre ce sera Shilpa dans le bus qui m’emmène a UJJAIN. Etudiante en médecine a Indore, elle rentre dans sa famille pour le we et on sympathise rapidement. Si bien qu'en arrivant a UJJAIN, sa maman et ses frères et soeurs viennent nous chercher a la station du bus. Ils me déposent dans un hôtel, ou d'ailleurs je ne vais pas rester car voulant me faire plaisir ils ont choisi pour moi un hôtel standing mais surtout très excentre et ce n'est pas pratique ! Une fois un autre nid trouve a pied dans la vieille ville, je visite UJJAIN. Aucune trace de rabatteur ici, c'est très paisible. C'est sans doute parce qu'il n'y a aucune trace d'occidentaux non plus !
Je visite quelques temples hindous notamment Satyanarayan qui n'est pas sur les guides mais aussi les ghats luisant d’humidité sous la pluie... cela ajoute un charme a ce lieu charge en spiritualité. Des files incroyables font la queue pour accéder aux temples. Pour me protéger de la pluie, je decide de me deplacer en rickshaw et je rencontre un conducteur musulman qui ne parle pas un mot d'anglais mais est bien sympathique. Il tente le dialogue et ce, spécialité indienne, sans regarder la route... Filant au vent en pétaradant, on a bien failli renverser 2 hommes enturbannés, une femme avec un énorme anneau dore dans le nez portant une poterie sur la tête, et transformer en kebab 2 vaches sacrées...
On est aussi tombe dans un traquenard de gamins qui quémandaient, a la fois collants et attachants, sans agressivité et qui sont tous montes dans le rickshaw !

Et enfin, pour compléter la visite, il me propose de m'emmener...au temple ISKCON ! Le même temple des Hare Krishna qu'a Mumbai si vous vous souvenez bien. Et j'ai retenu que ce temple était fréquenté par...Shilpa, ma voisine de voyage.
Apres avoir été assise l'une a cote de l'autre dans le bus quelques heures avant, un petit coup de téléphone et nous voici assises l'une a cote de l'autre dans le temple...La chance se cumule puisqu’à ce moment a débute la cérémonie des lumières, dédiée a Krishna et le temple se rempli d'adeptes qui entonnent des chant rythmes d'Hare Krishna pendant prés d'une heure.
Ensuite, je suis invitée a dîner dans la famille dans la maison qu'ils ont fait construire dans la nouvelle ville d'UJJAIN. Père et mère sont profs de maths. Sur le mur du salon un tableau représentant chaque élément : terre, feu, air, ether et eau...
Quand le père rentre du travail, c'est comme un cérémonial. Il passe d'abord a la cuisine saluer sa femme, ensuite il passe se laver les mains et se peigne, puis il entre dans le salon ou nous l'attendons sagement. Il pourrait ressembler a un touareg plus qu'a un indien. Tous sont très ouverts et nous discutons a bâtons rompus de science, de religion, de chakras, de politique. Je lui demande comment un cartésien compose avec l'esotherisme indien. Il me répond que la logique indienne laisse justement la place a l'illogique, et des choses qu'on ne voit pas ont finalement autant d'importance que ce qui est visible. Croyances, chakras, centres d'NRJ, il est intarissable et moi aussi !
Shilpa étudie la médecine occidentale mais on sent combien elle est impregniee également de l'approche holistique du corps qui ne sépare pas le corps et l'esprit.
La maman nous a préparée a manger. Elle ne se joindra pas a table avec nous mais dînera plus tard avec son jeune fils. Nous voila ensuite tous les 6 plantes devant Internet et Facebook a regarder des photos de France et d'Inde.

Le lendemain matin, a 6h j'allume la lumière et quelle n'est pas ma surprise de voir arriver un groom dans les 30 secondes : j'avais par erreur appuyé sur le bouton "groom". Etant réveillée, je prend encore le temps d'aller au temple avant de sauter dans le train. Même ou surtout a cette heure, il y a beaucoup de monde. Des gardiens gèrent le flux entrant et sortant. Des écrans géants retransmettent en direct l’activité de la salle souterraine principale... ou je n'ai pas le courage d'entrer vu la foule.

UJJAIN s’avère une très belle escale, une petite ville paisible et sacrée que j'ai apprécié. Je quitte cette "holy city" pour rejoindre Kota puis Bundi au nord....