mercredi 10 octobre 2012

JAIPUR



Dernière ballade matinale sur les ghats de Pushkar avec dans les oreilles la voix de Louis sur une musique hip-hop. Décalage...Pas tant que ça : et si du rap a la "prière", on parlait de la même chose ?
Jaipur, la ville rose est atteinte après quelques heures de bus et un changement a Ajmer... les rabatteurs sont un peu plus nombreux et agressifs qu'ailleurs a l'arrivée. Évidemment, je me retrouve a l'arrière d'un petit cyclo-rickshaw qui pédale pour 20 roupies. Évidemment alors qu'il est lance a pleine vitesse, il me demande 200 roupies... alors celle-la on me l'a déjà faite mon petit donc je sourie bêtement faisant comme si je n'avais pas compris. Étant donne qu'il me dépose juste au coin de la rue, il aura droit a toute ma compassion et a 20 roupies.

Je visite une chambre d'hôtel dont le gérant me vante le balcon et la grande ouverture...sans fenêtre ni vitre ! A çà pour de l'ouverture, un vrai moulin !
Donc me voici repartie a pied pour trouver un autre nid. La ville est grande, il pleuviotte, des rabatteurs me sollicitent régulièrement mais je parviens a trouver une chambre au Kalyan hôtel. Un peu crevée mais sauvée ! Comme d'habitude dans les hôtels, toute une flopée de petits boys travaillent, s'agitent... une vraie ruche.

On pourrait écrire de nombreux Posts sur Jaipur, le faste de ses palaces et le contraste entre la sérénité d'un palais délicatement posé sur un lac et le fourmillement incessant de la rue. Encombrements physique et sonore. Mais toutes ces descriptions se trouvent dans les guides et sur Internet alors je préfère vous raconter des retrouvailles...

Alors que je descends la rue, un rickshaw me propose de m'emmener a Galta.....Galta, GAL-TA, Galta ?? Ce nom évoque de nombreux souvenirs... Il y a 12 ans, j'y avais rencontre Neeraj, jeune débrouillard qui vivait dans le temple, s'occupait des singes et était incroyablement gentil.
Avec ma copine de voyage Fred, il avait été comme un ange gardien pour nous, nous orientant dans Jaipur notamment dans une famille qui fêtait un mariage chez qui on avait séjourné 3 jours, assistant a toutes les cérémonies avec les femmes...
 
Neeraj ? Cela avait été LA rencontre qui nous avait enchantée et questionnée car Neeraj avait le même âge que nous et un parcours  parsemé d'embûches, bien différent du notre.
Ne sachant ni lire ni écrire, il n'avait pas été possible de garder contact par mail ou courrier... mais j'ai toujours dans ma poche une photo datant de l'an 2000...

Je réfléchis, je n'ai pas envie d'aller a Galta maintenant ! Je préférerai y aller dans 2 jours avant d'aller au centre de méditation. Mais je ne sais pas... ce conducteur me donne confiance, et si c'était un signe ? Je saute dans le rickshaw direction GALTA.

Les souvenirs ressurgissent quand j'arrive devant la longue montée au temple, chemin pave de grosses pierres patinées, des centaines de singes qui guettent... l'endroit est magnifique et le temple pose au sommet comme la cerise sur une pièce montée.

Je monte, j'ai chaud, j'ai mal au coeur, je regarde a droite a gauche, des singes, des pierres a perte de vue et la verdure... Arrivée au sommet, un homme fume une cigarette a l'entrée du temple ou j'entre, coucher du soleil, c'est beau.

Munie de ma petite photo, je la montre a la famille qui vit ici pointant de mon doigt Neeraj pour lui faire comprendre que je le cherche. J'essaye de donner des infos supplémentaires mais la femme qui a la photo me fait signe de ne rien ajouter et elle réfléchi, réfléchi.

Sophie, Neeraj et son petit frere en 2000
Je vois que cela éveille quelque chose en elle et tout a coup c'est l'illumination, son visage s'éclaire et elle se dirige vers l'entrée du temple. Elle tire par le bras l'homme qui fumait sa cigarette roulée et je me retrouve face a Neeraj !
Sophie et Neeraj en 2012
Je m'attendais a voir le Neeraj de 25 ans, il en a aujourd'hui 37 mais pas de doute je reconnais l'étincelle de ses yeux derrière les années qui ont passe... Je lui tend la photo, il me regarde et n'en revient pas. On n'échange pas un mot, on se sert dans les bras.


Neeraj a vécu 20 ans dans le temple et vit désormais entre GOA et l'Europe car il travaille pour une ONG. Il a quitte le temple lorsque son grand père, un saddhu qui ressemblait a Gandalf (que j'avais rencontre a l'époque) est mort, que les macaques ont tue le dernier singe a face noir dont il s'occupait et que son petit frère est devenu saddhu (la guerre des black faced contre les red ass).
Inutile de vous préciser que Neeraj n'est la de passage qu'aujourd'hui et qu'il est venu en pèlerinage au temple ce soir a la même heure que moi. Merci la télépathie !


Le lendemain je reviens au temple et Neeraj m'emmène sur sa moto revoir son petit frère (barbu sur la photo, âgé de 14 ans a l'époque et aujourd'hui 26 !). Ce dernier ne parle pas anglais mais il est tellement content de me revoir qu'il me tend un collier en perles de bois.
Il n'a rien qu'une paillasse toute propre et un brasero avec une casserole rutilante mais m'offre ce cadeau. Je demande a Neeraj si je dois donner quelque chose en echange. Il me répond : "Viens plutôt le saluer après tes 10 jours de méditation".
Les 10 jours de méditation... Le centre Vipassana est voisin de Galta et Neeraj est un habitue puisqu'il a fait 5 fois le stage et ils sont tous les 2 ravis que j'y participe. Et moi, ravie de savoir qu'ils connaissent et qu'ils me confirment que cette technique de méditation est authentique et ancestrale. Avec leurs témoignages, je me sens en terrain inconnus-connus !

Au dela de ces retrouvailles, un petit carnet de photos de Jaipur :

A l'exterieur du City Palace



Nahargar, anciens appartements des Maharanis
Un enfant qui pose devant le  magnifique  palais sur l'eau de « Jal Mahal »
Vue de Jaipur
Hawa Mahal ou Palais des Vents

City Palace
Nahargar, anciens appartements des Maharanis (femmes du Maharajas)

1 commentaire: