jeudi 25 octobre 2012

VALLÉE DU SPITI






"Poussière d'argent, robe pourpre et statue d'or
Entends-tu la voix du silence que fredonne l'eau, le vent, la roche et la flore
Dure est la route qui mène en ces hauteurs mais doux est le battement de son cœur
Réflexion solaire..., minérale et astrale en sont les lumières." L.F

Assis à l'arrière du bus comme sur un trampoline sans ressort (place à systématiquement éviter meme si on vous les propose avec un grand sourire !), le paysage défile, véritable kaléidoscope, d'abord des cascades qu'on devine dans l'ambiance nocturne, puis un lever de soleil sur les montagnes. 







Village de Marie
Viennent ensuite le village de Marie où Louis a passé 15 jours en 2008 avec des étudiants tibétains en exil, le col du Rothlang puis la descente vers un autre univers, un désert de rocaille et de nature aride, des ravins, des formations rocheuses étonnantes, et des ponts suspendus...avec en fond de vallée, la rivière "Spiti" qui dessine un serpentin bleu turquoise. 
Temple Village de Marie
Vue sur Marie

Ce ruban assorti au bleu du cielvient trancher la palette ocre-gris qui compose le paysage. Il fait également naître des oasis de verdure et même des vergers chargés de pommes.  

Le bus est rempli de moines qui égrènent leur mala (chapelet d'au moins 108 perles souvent en os ou corne de yacks, en turquoise, en bois ou même en plastique).
D'autres ronflent et semblent fredonner le fameux "OM MANI PADME HUM" jusque dans l'endormissement (Plus de detail sur ce mantra de la grande compassion)

Le bus devrait arriver a bon port ! Deux d'entre eux ont succombé à la tentation et porte des articles de marque en plus de leur robe pourpre : un bonnet "Nice" et un sac "Abidas". De drôles de copies de Nike et Adidas !

Stupa - Col de Kunsung
Puis se dessine le col de Kusung et la première stoupa à 4500 m d'altitude autour de laquelle le bus tourne et s'arrête. Tout le monde descend pour se recueillir et faire des offrandes. 
Bus au col de Kunsung





La beauté du lieu vous saisi ainsi que le froid qui vous fouette le visage et l'altitude qui semble installer votre tête dans un étau. Passage obligé vers les villages installés sur le toit du monde.






Quand on redescend, ça va mieux, le sang semble circuler à nouveau dans le corps mais ce n'est que pour être glacé quand le regard se porte sur le profond gouffre à côté duquel le bus progresse. J'ose a peine prendre des photos de peur que cela déséquilibre le bus et qu'il ne bascule dans le vide ! Le bus ne roule pas, il semble ramper sur un passage glissant et cahoteux qu'on n'oserait emprunter à pied. Imaginez un bus qui circulerait jusqu'au sommet du mont Blanc !
Et tout à coup, une fois entre dans la Spiti Valley, un poudroiement de lumière argentée semble emplir le bus, poussière et cristaux de roche qui brillent comme des diamants.

Et nous voilà à Kasa, centre administratif de la vallée. On se sent un peu groggy mais qui ne le serait pas après 12h de bus à 3500m d'altitude ?


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Vue de Kasa
Kasa, petit ville administrative où les habitants de la vallée viennent se ravitailler et les trekkers obtenir des permis, est pour nous la ville "de la couette" car on ne s'est pas relève du trajet en bus : cloués au lit pendant 3 jours avec fièvre, toux, et mal...à chaque petite partie du corps, lequel semble s'insurger contre la dureté du lit et le froid. 

Quand je dis "couette", n'allez évidemment pas imaginer une couette moelleuse et légère bien de chez nous, non, plutôt lourde et épaisse, bref un matelas qui s'ignore. Si bien qu'au final, on s'en est servi comme matelas ! Le petit restaurant népalais voisin nous concocte des demie-assiettes car on a peu d'appétit. 


Finalement, notre petite chambre pas chère du Bodh Guesthouse s'avère être une chouette chambre, ensoleillée l'apres-midi pour nous réchauffer et avec fenêtres sur la vie locale : migration des vaches et yacks le matin et le soir qui s'installent pour la journée au seuil de notre porte, aménagement des toits avec des branches et du foin, rangement du bois coupe, tricotage de chaussettes sur les seuils des maisons ensoleillés, lavage du linge et remplissage de seau d'eau à la pompe. Ici on se prépare à un hivers rude. 


Bref, on ressemble à deux vieux du village qui regardent la vie se dérouler sous leurs yeux et la lumière glisser sur la montagne au fil du jour jusqu'au coucher du soleil. Et on se dit "demain ça ira mieux !"

Les habitants de Kasa sont discrets voire distants. On a peu de contacts sauf avec quelques vieilles femmes ridées auxquelles je me retiens de demander "Mamie de Kasa, occupe toi de nous, fais nous un breuvage magique au coin du feu".

Coucher de soleil
Vie a Kasa (notre fenetre au milieu)


On voyage léger car on a laissé à Manali nos sacs à dos pour emmener seulement l'essentiel. Quel bonheur de voyager avec une simple besace. 
On est impatient de continuer a tracer le chemin, de découvrir les trésors que nous réserve la région et de vous les faire découvrir. Louis en sait quelque chose...



Enfin au bout de 3 jours de lit, de paracetamol et d'accoutumance à l'altitude, on se sent près pour affronter deux petites heures de bus jusqu'au village de Tabo.



Nouveau monastere - Kasa
Nouveau monastere - Kasa
Stupa - Kasa

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